jeudi 22 février 2007

Plantes médicinales 5 : la Grenade [Punica granatum]

Les grecs de l’Antiquité la nommait « fruit de la mort », les perses étaient persuadés qu’elle donnait « l’invincibilité au combat »pour Nous, la grenade ou Rimone fait partie des sept espèces d’Israël
Ce fruit, dont seule la moitié du poids est comestible est d’actualité, et on ne compte plus les articles s’y rapportant.
Pourquoi ? car elle semble dotée de propriétés anti-oxydantes et antiathérogéniques remarquables.



Le Rimone est citée six fois dans le Cantique des Cantiques et plusieurs fois dans le Pentateuque.
« Ta tempe est comme une tranche de grenade à travers ton voile »
[Cantique des Cantiques 4 :3 ]
La grenade est un fruit majestueux, sa forme ornait les murs et les ustensiles du Temple, ainsi que la tunique du Kohen-Gadol.
« Sur ses bords, tu feras des grenades de pourpre violette, de pourpre rouge et de cramoisi éclatant, et parmi elles, des clochettes d’or : une clochette d’or, puis une grenade, une clochette d’or puis une grenade, tout autour » [Exode 28 :33]

Les grenades attirent donc l’attention dans cette description, mais elles ne se montrent que dans leur totalité, or ce qui est important, ce sont les graines cachées à l’intérieur du fruit, l’intérieur du fruit est caché comme l’est la
« tempe à travers ton voile ».
Ainsi la grenade représente –t-elle la Torah écrite qui voile la Torah orale ; c’est pour cette raison qu’à la Synagogue, quand la Torah est recouverte de son manteau, on coiffe les deux montants (nommés arbres de vie) qui soutiennent le parchemin avec des grenades en argent, sous lesquelles tintent quatre clochettes. Ces clochettes que l’on entend et que l’on écoute représentent la Torah orale.



On déguste la grenade crue et, en la pressant on obtient une boisson très sucrée : la Grenadine.
On peut préparer aussi à partir de ce fruit le jus de grenade.
Pour le Rambam, la grenade contient beaucoup de sels minéraux, elle fortifierait la mémoire et serait un bon draineur des émonctoires.
Le soir de Roch Hachanah et au Seder de Tou Bishvat, il est d’usage de déguster une grenade, car les graines qu’elle contient [613] correspond aux 613 Mitzvos ; la grenade devenant alors le symbole de l’espoir que dans l’année à venir, l’homme pourrait accomplir un tel nombre d’actes méritants.
« Que nos mérites soient aussi nombreux que les graines de la grenade »

Il convient, avant de donner un aperçu des avancées de la recherche sur ce fruit, donner quelques notions sur l’athérosclérose.
L’athérosclérose se caractérise par l’accumulation de lipides amorphes dans la tunique interne d’un vaisseau (athérome).
Elle atteint surtout les grosses et moyennes artères (aorte, coronaires, artères cérébrales, artères des membres……..) dont elle peut provoquer l’oblitération.


La grenade est constituée de 80% de jus et 20% de graisse ; la composition du jus est aujourd’hui connue :
- 85 % d’eau
- 10 % sucres (fructose et glucose)
- 1.5% pectine
- de l’acide ascorbique et des flavonoïdes
- du Calcium

Des travaux récents ont montré l’influence bénéfique de la grenade sur les vaisseaux.
Ce fruit (et notamment son jus) pourrait être utilisé à titre préventif
et curatif sur l’athérosclérose physiologique ou pathologique.

En effet, deux études récentes ont montré l’intérêt de ce fruit :
- la première a démontré que la prise quotidienne de jus de grenade permet de diminuer la tension artérielle d’un hypertendu.
- La seconde a montré que la consommation de ce jus pendant trois ans pouvait permettre une amélioration des sténoses carotidiennes.

Les responsables de ces actions du jus de grenades sont les Poly phénols, les auteurs de ces travaux soulignent d’ailleurs que le taux de poly phénols trouvé dans le jus de grenade est bien supérieur à celui des autres fruits rouges (myrtille, airelle….) et du vin rouge !

Les dernières publications américaines font état d’une possibilité d’action de ce fruit sur la baisse du taux de PSA (prostate).

Nb : il existe aujourd’hui du nectar de grenade casher



Bibliographie :
- Quotidien du Médecin N° 7713
- Guérir par les plantes selon le Rambam
- Proceeding of the National Academy of Sciences ( PNAS )
- Clinical Cancer Research
- Seder Prit Ets Adar
- Seder Hemdt Yamim



Dr Aharon Feldmann-5766

Plantes médicinales 4



A la manière de :
Un mal qui répand la terreur
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Grippe (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés……

La grippe est une maladie respiratoire aigue, infectieuse et épidémique, d’origine virale.
Elle présente trois périodes : une pointe fébrile, une baisse de température puis une nouvelle remontée ; c’est pour cette raison que l’on parle de V grippal.

En cas d’épidémie, on utilisera un certain nombre de plantes médicinales qui par leurs actions renforcent les défenses de l’organisme.

Les deux simples les plus intéressantes sont l’Echinacée et l’Eleuthérocoque.



L’Eleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) est une plante d’origine sibérienne, très utilisée en Europe de l’Est où elle a souvent remplacée le Ginseng.On l’utilise surtout sous forme de Teinture ou de gélules.



L’Echinacée (Echinacea purpurea) est une plante utilisée depuis toujours en Amérique du Nord et depuis plus d’un siècle en Europe.Elle y est connue surtout :
Pour ses activités immunostimulatrice et anti-infectieuse
Sa meilleure présentation reste la suspension intégrale de plante fraîche (SIPF) que détient certains Pharmaciens spécialisés.

Les plantes médicinales ne sont pas la seule panacée, on pourra utiliser la Gelée Royale pure ainsi que des solutions d’oligo-éléments préparées par votre Pharmacien, héritier d’un savoir séculaire.

Certains Pharmaciens aujourd’hui (moins de 2%) continuent à faire des Préparations Magistrales et Officinales plus adaptées et plus personnalisées que les produits de l’industrie.


Si on se trouve en contact avec des grippés, on pourra utiliser une Inhalation sèche à base d’huiles essentielles

En cas de grippe simple, un repos dans une chambre aérée avec une réhydratation maximale est vivement conseillé.

Les courbatures seront souvent soulagée par une vieille préparation du nom d’alcoolat de Fioravanti (à base de Myrrhe et Cannelle).



Dans tous les cas demandez conseil à votre pharmacien, qui doit se souvenir que l’Art Pharmaceutique n’est pas un vain mot !
« D.ieu a fait sortir de la terre les herbes médicinales
l’homme raisonnable ne les dédaigne pas
Par elles le médecin soulage la souffrance
De même le Pharmacien fabrique des mixtures
Afin que son œuvre ne cesse pas
Ainsi que la sagacité de la surface de la terre »

[Sagesse de Ben Sira-chap.38]

Grâce au Pharmacien, l’œuvre de D.ieu ne s’interrompt jamais
à travers des mixtures qu’il prépare avec tous son Art.

Dr Aharon Feldmann-5766

Plantes médicinales 3

Brève Histoire de la Phytothérapie
La thérapeutique médicale chez les Hébreux fut au premier abord simple mais efficace.
Elle fit appel à de nombreuses substances végétales comme la Mandragore, l’Hysope, l’Encens



Les formes utilisées étaient des infusions, des décoctions, des vins médicinaux, des collyres….

« Isaïe dit « Qu’on prenne un gâteau de figues »
On le prit, on l’appliqua sur l’ulcère et Ezéchias se rétablit » [II, Rois 20-7]




En 1948, on a trouvé dans les ruines de Nippur le premier recueil de formules végétales avec des suspensions, des onguents et des décoctés. (-5000)

Environ au même moment s’est rédigé en Chine, le Pen-Tsao (-4700), cet ouvrage fondamental fut actualisé (en 1515) par Lee-Chee-Chen ; on y parle déjà du Camphrier, du Ginseng et bien d’autres végétaux.

Hippocrate consacra une partie de sa vie à la thérapeutique par les plantes (-1400), il a cherché à en expliquer les actions thérapeutiques.
Le « Corpus Hippocraticum » publié en (-280) traite d’environ quatre cent plantes médicinales.

Successeurd’Hippocrate, Dioscoride amena la connaissance à six cent plantes dans son très fameux « de materia medica » (-1930)

Un autre médecin grec, Galien, (entre 160 et 180) va codifier l’usage de ces plantes médicinales et va pratiquement créer toutes les formules qui ont été peu modifiées les dix-huit siècles suivant.
Il a crée la Pharmacie Galénique, qui au début n’était que végétale.

Au 12eme /13eme siècle Maimonide (le Rambam) écrit un certain nombre d’ouvrages médicaux basés sur sa pratique et ses réflexions ; notamment « Extraits de Galien » et
« Commentaires sur les aphorismes d’Hippocrate »



Dès le 17eme siècle, le Quinquina surnommé « écorce de la comtesse »est connu grâce à l’action de Louis XIV

Au 18eme siècle, le secret de la Digitale est découvert.

Au 20eme siècle, en Afrique du sud, un médecin fait connaître au monde les propriétés anti-inflammatoires de l’Harpagophytum (racine du diable) qui était utilisée depuis des siècles par les sorciers du cru !

Alors me direz-vous, pour quelles raisons avons –nous assisté à une certaine désaffection du public pour les plantes médicinales ?
Sans doute à cause de la révolution industrielle du 19eme siècle et de la toute puissance de la science (avec un grand S) !

Dès 1806, Pelletier et Caventoux (deux Pharmaciens) isolent la Morphine, la Strychnine, l’Emétine et la Quinine.
Suivent la Caféine (1820), la Colchicine (1822), la Codéine (1833), la Cocaïne (1856)……

Au 20eme siècle, il y en eut beaucoup d’autres dont l’Ergotamine (1918).

Ainsi, au 20eme siècle, alors que la médecine officielle s’attachait de plus en plus à ces molécules, dont l’emploi fut rapidement codifié, la Phytothérapie déclinât et l’enseignement de Botanique et de Matière Médicale disparut de la faculté de médecine (1960) pour ne subsister qu’à la faculté de Pharmacie.

Sans doute, l’écologie a permis la renaissance de la Phytothérapie et de la Pharmacie galénique.
L’abus des médicaments, leurs dangers potentiels, le rôle incessant des médias, la passion de certains Pharmaciens a sans doute permis le renouveau de cette thérapeutique millénaire !

Dr Aharon Feldmann-5766

Plantes médicinales 2




Les plantes médicinales ont plusieurs présentations.

Nous allons essayer de vous résumer brièvement ces différentes formes, en gardant à l’esprit que les Plantes Médicinales s’achètent chez un Pharmacien spécialisé, ce qui constitue un gage de bonne qualité avec une absence totale de toxicité et de résidus (vous pouvez d’ailleurs demander une photocopie des bulletins de contrôle).

la TISANE : elle se fait le plus souvent à partir de plantes sèches, ce qui est important c’est son mode de préparation, la décoction ou l’infusion.

la GELULE : son enveloppe est importante, on aura soin de demander au Pharmacien de la gélatine végétale Cachère, quelques pharmaciens en détiennent et peuvent vous fournir le certificat de Cacherout.

les PHYTOLS ou EXTRAITS HYDROGLYCOLIQUES : ce sont des extraits de plantes qui permettent de préparer, par votre Pharmacien, des Gels à forte concentration pour un ensemble d’indications.

les HUILES ESSENTIELLES : elles sont à la mode mais restent dangereuses par voie interne.On évitera d’utiliser ces huiles essentielles pures directement sur la peau ; d’autre part, une Huile essentielle n’est jamais soluble dans l’eu et il faudra impérativement utiliser une base pour le bain, ce qui permettra leur mise en suspension.

la GEMMOTHERAPIE : ce sont des dilutions préparées à partir de bourgeons, de jeunes pousses et de radicelles.
les TEINTURES MERES : elles sont préparées à partir de plantes fraîches, de ce fait elles portent mal leur nom, il faudrait les nommer ALCOOLATURES.

les Oligo-elements : ils sont préparés à partir de métaux relativement rares, certains Pharmaciens peuvent préparer des solutions personnalisées pour différentes indications.

les HUILES VEGETALES : les lipides sont des acides gras qui forment 5%de nos cellules, ce qui constitue une réserve énergétique de notre organisme.Ces acides gras constituent les membranes de nos cellules.On les trouve dans les Huiles végétales naturelles, puissants vecteurs de la lutte contre le cholestérol et le bon état du système
Cardio-vasculaire.

Les HYDROLATS ou eaux florales : leur pureté, leur distillation est un gage de bonne qualité.

Toute cette liste n’est pas limitative, il faut cependant retenir que toutes ces formes permettent la continuation de l’art Pharmaceutique, encore pratiqué par 2% de nos Pharmaciens.


Dr Aharon Feldmann-Aout 2005

Plantes médicinales



Nous vivons une époque où les plantes médicinales sont à l’ordre du jour, il suffit pour s’en convaincre de consulter les nombreux ouvrages, revues ou émissions qui foisonnent.
Si dans l’enseignement médical, la Phytothérapie est délaissée, il n’en va pas de même dans les études pharmaceutiques où la Botanique et la Matière Médicale ont encore leurs lettres de noblesse !

Pour beaucoup de nos contemporains, les herbes (les simples) ne sont pas dignes d’intérêt ; rien ne vaudrait, selon les incrédules, une bonne molécule chimique, complexe à souhait, quelle erreur !

Nous allons sur ce site essayer de montrer quels sont les intérêts d’une telle thérapeutique, nous ne donnerons aucune « recette miracle » mais nous essayerons d’étudier la plante médicinale sous toutes ses formes.

« D.ieu a fait sortir de la terre les herbes médicinales
l’homme raisonnable ne les dédaigne pas.
Par elles le médecin soulage la souffrance
De même le pharmacien fabrique des mixtures.
Afin que son œuvre ne cesse pas
ainsi que la sagacité de la surface de la terre ».

[Sagesse de Ben Sira-Chap.38]

Même quand ils sont amers, les remèdes (teroufot) venant de la terre sont l’œuvre de D.ieu et ne doivent pas être méprisés.
Ainsi grâce au médecin et au pharmacien, l’œuvre de D.ieu ne s’interrompt jamais, à travers des mixtures qu’ils prescrivent et préparent avec tout leur art.

Dr Aharon Feldmann-5765